18 %. C’est la croissance du montant total des opérations de fusions-acquisitions en Europe en 2025, alors même que le nombre de deals, lui, fléchit nettement. Les acteurs de la tech, d’habitude frileux en temps incertains, captent à eux seuls près d’un quart des plus grosses transactions du semestre.
La réglementation se durcit à travers plusieurs pays, tandis que des groupes préfèrent céder certains actifs pour consolider leur avance. Les fonds d’investissement, eux, font face à des financements plus onéreux et ajustent leur stratégie : priorité aux entreprises capables de croître par elles-mêmes.
Où en est le marché des fusions et acquisitions à l’aube de 2025 ?
Le marché des fusions et acquisitions démarre 2025 avec un souffle inattendu, loin de la retenue qui dominait en 2023. Moins de transactions, certes, mais une valeur totale en hausse de 18 % à l’échelle européenne, d’après le rapport PwC. Ce contraste révèle une sélection bien plus rigoureuse des dossiers. Les deals, moins nombreux, pèsent davantage, ciblant des actifs jugés décisifs par les acquéreurs.
Les taux d’intérêt élevés, effets directs des politiques monétaires serrées, freinent les acheteurs les plus classiques. Les fonds de private equity, sommés de faire travailler leurs liquidités, se tournent vers des secteurs capables de générer une croissance solide. Tech, santé et énergie verte captent plus du tiers des sommes mobilisées. Les grands groupes profitent d’une concurrence restreinte pour s’offrir des pépites.
Quelques dynamiques structurent nettement ce début d’année :
- La hausse des taux redessine le paysage des acheteurs actifs.
- On observe moins de transactions, mais chacune est plus imposante qu’avant.
- Technologie et industrie s’imposent dans les annonces du premier trimestre.
La France s’affirme, multipliant les opérations à l’étranger, avec pour moteur la consolidation régionale et la quête de synergies. D’après PwC France, les opérations structurantes font leur retour, plus rares mais plus ambitieuses, où la création de valeur supplante la simple expansion. L’heure est à la sélectivité et à la recherche d’un vrai levier de croissance, loin de toute ruée désordonnée.
Tendances majeures : ce qui façonne les opérations de M&A cette année
Les fusions acquisitions tendances s’inscrivent dans la logique d’un marché chahuté par les incertitudes économiques. La hausse des taux d’intérêt augmente le coût des opérations, poussant les acquéreurs à renforcer leur niveau d’exigence. Les fonds de private equity examinent chaque dossier à la loupe. L’objectif : prouver la viabilité de chaque synergie, démontrer sa contribution avant même de signer.
Le marché change de visage. Moins de volume, mais des deals d’une ampleur inédite. Les investisseurs préfèrent désormais miser sur quelques actifs à fort potentiel, plutôt que multiplier les petites opérations. Tech, santé, transition énergétique : ces secteurs dominent la scène. Les institutionnels, eux, privilégient les entreprises capables de résister aux soubresauts économiques.
Voici les grands mouvements qui rythment cette année :
- La due diligence s’allonge, s’enrichit, reflétant une vigilance accrue sur chaque aspect du deal.
- Les stratégies s’ancrent dans une vision de valeur à long terme, loin des coups d’éclat immédiats.
- Un cadre réglementaire mouvant oblige à anticiper, à préparer minutieusement chaque étape.
Face à ces défis, l’agilité prime. Savoir repérer la bonne cible, monter un dossier solide et absorber les imprévus : c’est la nouvelle norme. Les équipes dirigeantes élèvent leur niveau de préparation pour réussir dans un marché où la pression ne faiblit pas.
Technologies émergentes et nouveaux enjeux : quels impacts sur les stratégies de fusion-acquisition ?
La technologie bouleverse chaque étape d’un projet de fusion-acquisition. L’intelligence artificielle n’est plus une promesse lointaine : elle optimise la due diligence, affine la valorisation, débusque failles et opportunités dissimulées dans la masse d’informations. Les algorithmes identifient les synergies, décryptent les risques avant même que la première réunion n’ait lieu.
La blockchain change aussi la donne. Sécurisation des transactions, traçabilité, gestion des contrats : elle impose de nouveaux standards dans la structuration des deals. Pour les directions générales, la question n’est plus de choisir ou non d’intégrer ces innovations, mais de réussir leur adoption sans provoquer de choc culturel.
Quelques tendances se démarquent nettement :
- La pression sur les compétences numériques grimpe. Acquérir une entreprise, c’est souvent intégrer ses talents, ses brevets, sa capacité à innover.
- Cybersécurité et conformité réglementaire prennent une place centrale dans les négociations. L’analyse des risques dépasse largement le simple bilan comptable.
Le marché s’adapte. S’inspirer des start-up, investir dans des produits numériques différenciants, renforcer sa présence dans la data : chaque stratégie s’élabore à partir de la transformation numérique. Ceux qui anticipent ces mutations gagnent un net avantage, dans un univers où l’exécution rapide devient la clé.
Retour sur les opérations marquantes du premier semestre 2025 et pistes pour approfondir
Le premier semestre 2025 n’a pas offert de chiffres mirobolants. Le volume des transactions dans les fusions acquisitions M&A recule encore, dans la lignée du ralentissement amorcé l’an dernier. Selon PwC France Maghreb, la valeur totale des deals tombe sous la barre des 1 800 milliards de dollars, loin des pics post-Covid. Les investisseurs, confrontés à la flambée des taux d’intérêt et à l’incertitude géopolitique, jouent la carte de la prudence.
Cela n’empêche pas quelques opérations de se distinguer par leur portée. Les sorties de private equity s’enchaînent, surtout dans la santé et la tech. De grandes firmes américaines, toujours offensives malgré une trésorerie sous tension, ciblent des entreprises européennes pour renforcer la résilience de leur chaîne d’approvisionnement face à la recomposition des échanges mondiaux.
Quelques enseignements s’imposent :
- France et Maghreb continuent d’attirer, mais la fragmentation des marchés commande une sélection plus fine des cibles.
- Les écarts de valorisation se creusent : vendeurs ambitieux, acheteurs exigeants, la négociation s’intensifie.
L’analyse PwC met aussi en lumière l’allongement des procédures de due diligence et la montée des contraintes de conformité. Les acteurs du marché des fusions acquisitions s’interrogent : jusqu’où les entreprises peuvent-elles absorber des deals complexes dans un climat où la confiance se gagne difficilement et la compétition internationale s’aiguise ?
L’année avance, et avec elle cette course où seuls les stratèges les mieux préparés franchiront le cap suivant, là où la création de valeur ne s’improvise pas.


