1er juillet 2024 : la durée d’indemnisation pour la plupart des demandeurs d’emploi, à l’exception des seniors, passe de 18 à 15 mois. Désormais, pour toucher l’allocation chômage, il faudra avoir travaillé neuf mois sur les 20 derniers, contre six sur 24 auparavant.
Certaines catégories échappent à cette nouvelle donne : les bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité, les intermittents, entre autres. D’autres ajustements techniques visent les travailleurs saisonniers et les personnes en formation, qui verront leurs modalités évoluer.
Réforme de l’assurance chômage en 2025 : panorama des principaux changements
Sur la table, une réforme qui bouscule le rythme des demandeurs d’emploi et serre la vis de l’accès à l’indemnisation. En 2025, les nouvelles règles n’attendent personne et laissent une marque sur le parcours de chacun. Deux axes dominent cette refonte : une diminution de la durée d’indemnisation et des conditions d’accès plus sévères.
Fini les 18 mois pour la plupart des actifs : la limite tombe à 15 mois. Ouvrir des droits ne sera plus aussi simple. Il faudra dorénavant justifier de neuf mois d’activité sur les vingt derniers mois, au lieu de six sur vingt-quatre. Une exigence qui cible davantage la continuité d’activité récente.
Du côté des employeurs, ceux coutumiers des contrats courts ne sont pas oubliés. Le bonus-malus continue de s’appliquer, un levier pour pousser certains secteurs à limiter les abus et freiner la précarité. La négociation de la prochaine convention d’assurance chômage avancera tambour battant, avec France Travail chargé du pilotage et du suivi au plus près du terrain.
En parallèle, des ajustements techniques s’annoncent pour les travailleurs saisonniers et les personnes en formation, qui verront apparaître des modalités pensées pour leur réalité professionnelle. France Travail élargit ses missions : prévoir, accompagner et surveiller l’évolution du marché, rien n’est laissé au hasard.
Qui sera concerné par les nouvelles règles et sur quels critères ?
Le durcissement des règles ne tombe pas sur tout le monde de la même façon. Les actifs de moins de 55 ans inscrits à France Travail suite à une rupture de contrat (hors démission) sont en première ligne. Pour ces personnes, les droits varient selon l’ancienneté et la nature du contrat.
L’accès à l’assurance chômage se durcit : il est désormais impératif de justifier de neuf mois travaillés au cours des vingt derniers mois. Le seuil s’élève et laisse sur le carreau certains profils atypiques, notamment ceux habitués à enchaîner missions courtes et pauses entre deux postes. Des règles spécifiques sont également prévues pour les bénéficiaires du RSA et pour les travailleurs saisonniers, avec des adaptations faites au cas par cas selon les secteurs.
Les seniors, eux, conservent un traitement à part. Si la généralité des demandeurs d’emploi voit la durée d’indemnisation réduite, les plus de 55 ans bénéficient d’une durée prolongée et de nouveaux coups de pouce, à l’image du CDI senior ou du bonus emploi senior, imaginés pour stimuler leur embauche et faciliter leur maintien en emploi.
| Public | Durée d’indemnisation | Condition d’accès |
|---|---|---|
| Moins de 55 ans | 15 mois | 9 mois de travail sur 20 |
| Seniors 55 ans et + | 27 mois | Idem avec mesures spécifiques |
Dès leur entrée, les nouveaux inscrits se voient appliquer ces paramètres. Ceux pour qui les contrats courts dictent le quotidien devront redoubler de vigilance, tout comme les employeurs, désormais encore plus observés à travers le prisme du bonus-malus.
Comprendre le nouveau mode de calcul des allocations et ses conséquences concrètes
Le mode de calcul de l’allocation chômage change de visage. Désormais, c’est le salaire journalier de référence (SJR) qui s’impose comme jauge centrale. Il se calcule à partir de l’ensemble des salaires bruts des vingt-quatre derniers mois, divisés par le nombre total de jours calendaires, y compris les congés et les périodes d’inactivité. Cette méthode se veut plus fidèle aux trajectoires professionnelles parfois décousues.
Pour éclairer ces nouveautés, passons en revue les étapes majeures :
- Le SJR sera établi en prenant l’intégralité des salaires bruts sur 24 mois et en divisant par tous les jours, congés compris.
- L’allocation chômage touchée dépendra directement de ce SJR. Toutes les périodes non travaillées pèsent donc davantage qu’auparavant sur le montant des droits.
- La durée maximale d’indemnisation se fixe à 15 mois pour la plupart, jusqu’à 27 mois pour les seniors à partir de 55 ans.
La nouvelle version des règles prévoit aussi que le montant d’allocation diminue progressivement au fil des mois, incitant à relancer sa recherche d’emploi plus vite. Pour ceux qui veulent se lancer comme indépendants ou chefs d’entreprise, l’ARCE permet de convertir une partie de leurs droits en capital de départ.
La prise en compte systématique des jours non travaillés impacte désormais fortement les allocations des personnes aux parcours fragmentés. Plus d’équité, mais aussi une grille de calcul plus opaque qui pousse à se tourner vers les simulateurs de droits de France Travail ou de l’Unédic pour éviter les mauvaises surprises et affiner ses choix avant de passer à l’action.
Transition, démarches à prévoir et conseils pour préserver ses droits
Anticiper la bascule vers ce nouveau régime demande méthode et rigueur. Dès l’étape de l’inscription à France Travail, chaque demandeur d’emploi doit préparer ses justificatifs : fiches de paie actualisées, attestations fournies par les anciens employeurs, documents officiels attestant la fin d’un contrat. Le projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) devient plus que jamais le socle du suivi, négliger sa mise à jour, c’est risquer de perdre certains droits ou d’être temporairement radié.
- Rassembler et transmettre systématiquement tous ses justificatifs à France Travail
- Actualiser immédiatement son dossier en cas de changement professionnel ou de situation familiale
- Contrôler régulièrement la durée d’indemnisation avec un suivi mensuel pour éviter toute interruption brutale
Pour les porteurs d’un projet de création d’entreprise, l’ARCE reste mobilisable, offrant la possibilité de transformer une partie de l’aide en capital, à condition de bien s’informer sur les modalités. Les seniors disposent quant à eux de solutions comme le CDI senior ou la prime emploi senior, pensées pour ouvrir des portes vers l’emploi durable et rassurer les employeurs inquiets.
Dans ce contexte, la capacité à être proactif, à comprendre ses droits et à réagir rapidement face à chaque évolution fera souvent la différence. Le système se complexifie, mais il garde des passerelles et des ressources pour ceux qui savent saisir l’opportunité à temps. Sur le fil, chaque décision compte et redessine la trajectoire professionnelle, un choix après l’autre.


